21 juin 2024 – Retour sur la nuit de l’engoulevent

par Jean-Christophe Dudicourt

Découverte des Grandes Lande en attendant la « rencontre » avec l’engoulevent © B. Goguel 2023

Vendredi 21 juin, 21h15…

Une quinzaine de participants s’étaient donnés rendez-vous sur la place de la mairie de Trébédan pour découvrir les engoulevents des Grandes Landes de Trébédan.

En ce jour de fête de la musique la place était bien remplie, mais finalement toutes et tous allaient se retrouver pour covoiturer jusqu’aux grandes Landes.

Après avoir enfilé les bottes et les imperméables (car il « pleuvinait » !), le groupe qui s’était étoffé avec des personnes déjà sur place, se mit en marche jusqu’à l’observatoire dominant la lande. Sous le chant de la Grive musicienne (Turdus philomelos) et du Bruant jaune (Emberiza citrinella), le conservateur des Grandes Landes nous fit observer des chrysalides recouvertes de fétus de joncs, fixées sur le bois de l’observatoire et appartenant à un papillon nocturne de la famille des Psychidés, sans doute la Psyché du gramen (Canephora hirsuta), voir les photos ci-dessous.

Puis, il nous résuma l’historique des Landes et nous donna quelques explications sur l’oiseau à observer, en l’occurrence l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), bel oiseau d’un peu moins de 30 cm pour 60 cm d’envergure, au plumage cryptique facilitant le camouflage, oiseau nocturne, insectivore, migrateur et au chant si particulier rappelant un moteur de « mobylette ».

Il nous promis de l’entendre et peut être de l’apercevoir ! Après un passage par les mares pour observer les plantes * carnivores du genre Drosera (ou rossolis), le groupe se rendit là où l’engoulevent est le plus souvent observé. Après quelques dizaines de minutes sous une pluie fine, le chant métallique de l’engoulevent s’éleva des futaies, d’abord très loin, puis de plus en plus proche jusqu’au passage soudain de deux ombres silencieuses glissant dans l’air. Les ombres s’installèrent dans un grand pin habituellement occupé par le Pipit des arbres (Anthus trivialis) et le chant métallique retentit de plus belle…

Tous sous le charme, les yeux écarquillés, nous scrutâmes les ténèbres. A plusieurs reprises, un couple d’oiseaux fut aperçu, volant avec aisance au ras de la végétation à la recherche de papillons nocturnes, leurs mets de prédilection. Puis le couple s’envola vers l’Est, alors qu’un chant venant de l’Ouest indiquait la présence d’un autre mâle…

A regret nous partîmes vers nos voitures, encore remplis de ces images si poétiques.

Nul doute que ce soir là, enfants et adultes firent des rêves d’engoulevents…

L’attente… © B. Goguel 2023