Les plantes invasives

Afin de préserver la biodiversité, il est important de lutter contre les plantes invasives. Choisies pour leurs vertus esthétiques et résistantes, ces espèces Exotiques Envahissantes ont été plantées dans les jardins privés, haies de résidences et espaces publics. Importées d’autres régions du monde aux siècles passés, elles n’ont plus leurs prédateurs, concurrents et parasites, et, en raison de leurs forts pouvoirs de dissémination à plusieurs kilomètres, certaines se sont installées dans les milieux naturels sans rencontrer d’obstacles à leur prolifération.

Les Espèces Exotiques Envahissantes : de quoi parlons-nous ?

Elles colonisent les espaces littoraux, à l’image du baccharis halimifolia qui occupe à présent tout le littoral atlantique ainsi que la Camargue. Au moment de la floraison entre fin août et octobre, chaque plant femelle produit un million de graines qui seront dispersés par les vents l’automne. En s’épanouissant dans les zones humides, friches, dunes ou prairies, cette espèce représente une vraie menace pour la biodiversité en étouffant les plantes autochtones (roselières, joncs maritimes, pelouses…). En formant des fourrés denses, elle modifie les paysages, mais surtout les habitats des passereaux qui ne peuvent pas s’y nourrir : le baccharis n’héberge en effet que très peu, voire pas du tout, d’insectes herbivores en raison de la substance indigeste qu’elle sécrète. Parmi les batraciens, la rainette arboricole n’y trouvera pas d’avantage à manger.

A titre indicatif : nous comptons environ une quarantaine de foyers sur l’ensemble du département d’Ille et Vilaine, dont une trentaine sur le littoral. (Photo de baccharis halimifolia). Nous effectuons un suivi régulier de ces foyers en partenariat avec la DDTM 35.

Le groupe « Baccharis »

Le groupe « Baccharis« , intégré au groupe Botanique, organise régulièrement des chantiers d’arrachage de cette plante, suite aux repérages des adhérents. Ceux-ci ont souvent lieu à l’automne, sur des parcelles privées avec l’accord des propriétaires. Lorsque la plante a envahi une bonne surface, comme sur la dune des Chevrets à la Guimorais, une banque de graine reste dans le sol, et fait émerger d’autres plants durant l’année. Lors de nos interventions, le procédé consiste à arracher les plants en ôtant bien les racines (à l’aide d’un baccharrache), ou à les couper en ajoutant du sel afin de les dévitaliser (opération autorisée uniquement pour le baccharis). Notre combat n’est pas vain : d’une quarantaine de plants sur le secteur, nous sommes passés à quinze ! N’hésitez pas à nous rejoindre pour venir à bout du baccharis !

Certaines espèces représentent un danger pour la santé humaine, comme la Berce du Caucase (risque de graves brûlures sur la peau), l’Ailante glanduleux (irritations cutanées), Datura stramoine (plante entièrement toxique) et l’Herbe de la pampa dont les feuilles acérées entraînent des risque de coupures).

Comme la lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes est l’affaire de tous, nous nous associons au Parc Naturel Régional et à d’autres associations en prêtant main forte lors de chantiers (laurier-palme par exemple). Nous travaillons avec la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) en signalant de nouveaux foyers d’espèces présentant un risque pour la santé, et en organisant des sessions de formation d’une demi-journée à destination du public, des adhérents et d’agents des collectivités.

Le Baccharis, l’Herbe de la pampa, l’Atlante, la Berce du Caucase sont à présent réglementées, et interdites par arrêté préfectoral ou national. D’autres, tel que le laurier-palme, est interdit le PLUI de Dinan.

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