Après avoir occupé l’île plusieurs mois, les sternes sont reparties vers leurs quartiers d’hiver.
Une saison de nidification qui s’est plutôt bien passée…
D’avril à août, l’île de La Colombière a fait l’objet comme chaque année d’un suivi et d’une surveillance par deux jeunes en service civique à Bretagne Vivante, Gayle Jacquier et Mari Bourhis. Elles ont veillé sur le site et ses oiseaux, et informé les plaisanciers et autres promeneurs durant toute la saison.
Cette année, l’équipe de l’association Bretagne Vivante, chargée par le département des Côtes d’Armor de la gestion de cet espace naturel sensible, a recensé 35 nids de sternes pierregarin et au moins 11 nids de sternes de Dougall, l’espèce la plus menacée. L’île a aussi abrité 15 couples d’huîtriers pies. Neuf poussins de sternes de Dougall ont pu être bagués au début de l’été. Un tel baguage est réalisé sur plusieurs colonies, notamment l’île aux Moutons dans le Finistère. Il permet de suivre les déplacements, et de mieux comprendre les échanges avec les autres colonies européennes.
Les derniers poussins de La Colombière ont pris leur envol mi-août, et poursuivi leur apprentissage dans l’archipel des Ebihens, accompagnés de leurs parents ; avant que l’ensemble de la colonie ne file vers ses quartiers d’hiver en Afrique. Au total, au moins 45 poussins de sternes pierregarin et au moins 7 à 9 poussins de sternes de Dougall ont at- teint l’âge de l’envol.
…pour une colonie qui reste vulnérable
Pour rappel, La Colombière est accessible à pied sec lors des basses mers de vives eaux, exposant les couvées des oiseaux marins qui nichent à même le sol aux prédateurs terrestres, et aux dérangements humains. Ces derniers sont limités par un arrêté préfectoral de protection de biotope qui interdit l’accès à moins de 100 m de l’îlot du 15 avril au 31 août. Cette zone de quiétude réglementée est matérialisée par des bouées jaunes.
Les autorités publiques en charge de la conservation de la biodiversité et Bretagne Vivante en appellent à la responsabilité des usagers de la mer et du littoral pour respecter la vie sauvage et la réglementation en place.
Un suivi reconduit chaque année
L’entrée dans l’automne a sonné la fin de la mission de service civique pour Mari et Gayle, qui ont elles aussi migré vers d’autres aventures. Elles ont énormément apprécié l’accueil chaleureux et le renfort (lors des surveillances diurnes et nocturnes du cor- don, notamment) des bénévoles de Saint-Jacut Environnement et de Bretagne Vivante.
Ce suivi est reconduit chaque année, compte tenu du rôle majeur – en Nord Bretagne – de l’île de La Colombière pour l’accueil des sternes en période de reproduction. Rendez-vous au printemps 2025, pour une nouvelle saison de nidification !
Contact : Manon Simonneau, chargée de projets naturalistes 06 07 06 16 38