Baguer-Morvan, le 10 avril 2025, compte-rendu de Françoise Goguel
Une opération de « science participative » était organisée par Mathilde, étudiante à l’agro à Rennes, en stage de fin d’études à l’éco-hameau de la Bigotière (Epiniac). Il s’agissait de compter et d’identifier les vers de terre qui sont d’infatigables travailleurs de la terre ; les vers de terre œuvrent sans relâche à l’aération des sols et au mélange des éléments du sol, permettant aux plantes et aux arbres de croître, permettant la vie.
Le protocole, identique à chaque fois, a été appliqué dans cinq fermes du réseau « Paysans de Nature » du Pays de Saint-Malo :
- La Ferme des Obiones à Roz-sur-Couesnon (élevage d’agneaux de prés salés)
- La Ferme du Bourg à Sains (élevage de vaches Armoricaine)
- La Ferme des 3 accords à Baguer-Morvan (élevage de vaches Froment du Léon et Canadienne)
- La Bigotière à Epiniac (pépinière bocagère)
- La Ferme de la Vallée à Trans-la-Forêt (élevage de vaches Salers)
Le protocole suivi était le suivant (mené ce jour dans une prairie où alternent bovins et cultures) :
- Tracer un rectangle de 15 m x 3 m
- En partant d’un coin du rectangle, creuser 6 trous – espacés d’environ 2 m – , en suivant à peu près une diagonale
- Chaque trou a une profondeur de 25 cm et un diamètre de 20 cm
- La terre de chaque trou est mise dans un grand bac (attention on ne mélange pas : un trou, un bac !)
Là commence le travail « de base » : émietter soigneusement la totalité de la terre retirée du trou, en prêtant une attention particulière à la couche de terre la plus proche de l’herbe (car c’est là, paraît-il, qu’il y a le plus de vers de terre). Veiller à ne pas blesser un ver en tirant trop fort pour le sortir d’une motte, ouvrir grands les yeux pour ne pas rater les spécimens minuscules (il y en a !). Chaque ver trouvé est déposé délicatement dans un bocal contenant un peu d’eau.
La deuxième phase de l’opération est un peu plus scientifique : il s’agit de déterminer à quelle famille appartient chaque ver, afin de remplir une fiche de résultats. Il y a quatre grandes familles de vers de terre :
- les Epigés
- les Anéciques stricts (ou « têtes noires »)
- les Epi-Anéciques (ou « têtes rouges »)
- les Endogés
Le contenu de chaque bocal a donc été l’objet d’un examen attentif, une fois les vers déposés sur un plan horizontal (en gros, il y avait une bonne dizaine de vers par bocal). Les critères d’observation sont les suivants :
- Couleur de la tête
- Présence ou non d’un « clitellum » (sorte de collier)
- Appareil digestif visible ou non par transparence
- Taille
- Apparemment le comportement ne fait pas partie des critères d’identification
Les opérations en images
A la fin de l’opération, les trous sont rebouchés et les vers remis en surface, avec un peu de terre dessus, pour les protéger du soleil. La séance a duré environ deux heures, au soleil, accompagnée de chants de mésanges et de pouillots véloces… Mais le protocole oiseaux, ce sera pour une autre fois !
Photo d’en-tête : les ânes de la ferme des 3 accords © dr