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Les Grandes Landes de Trébédan Infolettre n°4 - Octobre 2024 |
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Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique de 25 ha appartenant à la commune de Trébédan, cette réserve de nature est d'une richesse écologique remarquable. Elle est gérée par les bénévoles de Bretagne Vivante (Antenne Rance-Emeraude). |
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Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique de 25 ha appartenant à la commune de Trébédan, cette réserve de nature est d'une richesse écologique remarquable. Elle est gérée par les bénévoles de Bretagne Vivante (Antenne Rance-Emeraude). |
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Les Grandes Landes en "mode hiver" |
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Depuis quelques jours, l'eau commence tout doucement à envahir les Grandes Landes, des petites mares se forment ça et là et le sol devient de plus en plus spongieux. Et si les bruyères et ajoncs ont perdu leurs couleurs, la molinie réputée pour son feuillage vert élancé, a pris sa couleur automnale et couvre de brun-orange le sol détrempé. |
| | Quand les Grandes Landes contribuent à la qualité de l'eau du bassin versant de l'Arguenon... Le caractère stagnant de l’eau va provoquer la sédimentation des particules en suspension et permettre à la végétation et aux nombreux micro-organismes qui vivent dans le sol d’y puiser les nutriments dont ils ont besoin. L’inondation du sol va aussi favoriser la consommation de l’azote et du phosphore par les bactéries et participer à l’épuration naturelle de l’eau qui va s'écouler tranquillement vers la Rosette, un affluent de l'Arguenon.
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| L’importance des zones humides et leur fragilité |
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Ci-dessus, de gauche à droite : zone de ponte de batraciens, ponte de batraciens au stade "oeuf", ponte de batraciens au stade "têtard"... © photos :Mouna Haji |
| Ne recouvrant que 6 % de la surface terrestre, ce sont des réservoirs de biodiversité dont dépendent de nombreuses espèces. On considère que 40 % des espèces végétales et animales vivent et se reproduisent dans des zones humides. Dans les faits, les zones humides jouent un rôle indispensable dans la reproduction des amphibiens, et accueillent 50 % des oiseaux et 30 % des espèces végétales remarquables et menacées en France. À cela s’ajoute un très grand nombre de poissons, d’insectes, et toutes les espèces qui ne sont pas encore connues. |
| Dès la fin décembre, les bénévoles de Bretagne Vivante vont effectuer un suivi des zones humides favorables à la reproduction des amphibiens. |
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21 juin - Retour sur la nuit de l'engoulevent
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En ce jour de fête de la musique la place de la Mairie était bien remplie, mais finalement toutes et tous allaient se retrouver pour covoiturer jusqu'aux grandes Landes.
Après avoir enfilé bottes et imperméables (car il "pleuvinait" !) ; le groupe qui s'était étoffé avec des personnes déjà sur place, se mit en marche jusqu'à l'observatoire dominant la lande [...].
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| 22 septembre - Quand les contes et les chants s'invitent dans les Grandes Landes |
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| C’était lors des journées du patrimoine : le Gallo a été parlé, la chanson a accompagné les promeneurs. La forêt s’est remplie de chants, d’histoires, de gestes et d’écoute, rendant les temps de silence profonds et légers. Ils étaient une trentaine de personnes installées autour d’un conteur ou d’une conteuse dans l’ambiance joyeuse du dehors, animé de fantaisie et de partages. Les veilleurs de contes du Pays de Dinan ont fait revivre la Bretagne d’autrefois, celle des légendes et du temps passé ; elle s’est dévoilée avec bonheur sur les Grandes Landes, fonds de nature captivante du temps présent.
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Comme chaque année, les naturalistes de Bretagne Vivante ont arpenté les Grandes Landes pour recenser quelques espèces végétales ou animales. |
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Retour sur l'inventaire des papillons de nuit |
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Le papillon de nuit fait partie de l'ordre des lépidoptères, du grec Lepis (écaille) et pteron (ailes), il en existe près de 140.000 espèces différentes dans le monde, et près de 250 espèces dans les Grandes Landes !
On l'a longtemps classé dans le sous-ordre des hétérocères, en opposition aux papillons de jour formant le sous-ordre des rhopalocères.
Cette classification est aujourd'hui obsolète et on considère qu'il existe cinq sous-ordres, dont deux principaux que sont les macrolépidoptères (les gros papillons) et les microlépidoptères (les petits papillons). Les papillons de jour font partie des "grands papillons", et ceux que l'on regroupe dans la catégorie "petits papillons" sont exclusivement nocturnes... mais certains papillons de nuit sont de grands papillons, jusqu'à 30 cm d'envergure !
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| Dans les Grandes Landes, les plus grands spécimens sont les Sphinx du peuplier ou du tilleul, qui font entre 50 et 75 mm d'envergure. Ci-contre, un Sphinx du tilleul (Mimas tiliae). L’imago qui émerge vers avril-mai n’a pas de pièces buccales fonctionnelles et ne se nourrit pas ; il meurt donc après seulement quelques jours, lorsqu'il s'est reproduit. © photo : J.-P. Hamon/Wikimedia Commons |
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8 juillet, 22 heures : installation Catherine Demay et Bertrand Debroize installent le matériel de collecte, toile, fortes lampes, filets, petites boîtes et manuels de reconnaissance ! |
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23h - 01 heure : collecte Chaque espèce se posant sur le drap est identifiée et photographiée... |
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Quelques espèces vues ce soir là... |
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De gauche à droite, une Nonne (Lymantria monacha), une Rosette (Miltochrista miniata) et une Zeuzère du poirier (Zeuzera pyrina) © photos : C. Demay
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Bûcheronnage pour sécuriser l'accés des Grandes Landes |
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Plusieurs pins menaçaient l'observatoire installé en octobre 2023, Guillaume, adhérent à Bretagne Vivante n'a pas hésité à grimper dans les arbres pour les débiter. |
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Dans le même temps, Camille, Jean-Yves et Stuart dégageaient l'accès des Grandes Landes que des saules tombés avaient rendu difficile. |
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| Fauchage de la lande pour préserver la biodiversité |
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La lande est un paysage intimement lié à l’activité humaine. Le pâturage et la fauche sont deux pratiques agricoles traditionnelles qui permettent d’entretenir durablement les landes. Ces milieux, en restant ouverts, peuvent accueillir des oiseaux qui nichent dans la lande, des amphibiens et une flore spécifique. |
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Ainsi pour restaurer un espace de lande qui se "fermait" par envahissement de ligneux (bouleau, ajoncs d'Europe...), un hectare de landes a été fauché. Ce travail a été réalisé début octobre (alors que le sol était encore très portant !) par la SARL Adrien Robert Environnement de Plumaudan. |
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Chantiers bénévoles d'hiver |
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| D'octobre à mars, c'est le retour des travaux d'hiver dans les Grandes Landes. Au programme cette année : - débroussaillage, - petit bûcheronnage, - réfection de la clôture, - entretien de la signalétique du sentier de découverte... Nous comptons sur vous ! |
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La mante religieuse (mantis religiosa) La mante religieuse souffre d'une mauvaise réputation. Elle est pourtant bien utile et pas si méchante que ça !
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| | D’affinité méridionale, la Mante religieuse est présente en Côtes d’Armor depuis 2006. Aperçue pour la première fois en 2019 dans les Grandes Landes de Trébédan, vous avez maintenant, en ouvrant l'oeil, toutes les chances de l’observer de Juillet à Novembre à l’état adulte. |
| Fin mai : des naissances discrètes C'est à partir de fin mai, alors que les herbes commencent à grouiller de milliers d'insectes miniatures que vont faire leur entrée dans les chaînes alimentaires les jeunes mantes.
C'est d'un drôle de cocon ovale collé sur une pierre, un arbre mort ou tout autre support inerte que la naissance a lieu.
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Photo de gauche : oothèque contenant des centaines de futures mantes religieuses Photo du milieu : mante venant de naître Photo de droite : mante adulte ; sur la centaine de mantes que donne chaque oothèque, on retrouve, au final, que très peu d'adultes en été. © photos : Y. Meneux/Animateur-nature.com |
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Cinq mois plus tard
Incroyable croissance, des quelques millimètres du mois de mai, on retrouve en septembre un insecte dont la taille dépasse 10 cm, mais qui à gardé la même forme, les ailes en plus.
Les mantes religieuses s'accouplent à la fin de l'été. Lors de la ponte, la femelle fabrique une structure protectrice, l'oothèque, pour y déposer ses œufs. Une seule fécondation permet à la femelle de produire jusqu'à une douzaine d'oothèques, qui contiennent chacune des dizaines ou des centaines d'œufs.
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La mante religieuse est-elle dangereuse ? Tigre de l'herbe, cheval du diable, ou Prie Dieu... les surnoms de la mante religieuse ne sont pas très rassurants. Et pourtant, ce grand insecte ne s'attaque pas à l'homme, sauf s'il se sent menacé et qu'il ne peut pas fuir. Lorsqu'elle se sent menacée, la mante se dresse à la verticale et ouvre largement ses ailes. Elle expose alors deux taches sombres qui ressemblent aux yeux d'un animal plus gros qu'elle : de quoi faire douter les éventuels prédateurs...
© photo : cdnh/Wikimedia Commons |
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Idée fausse sur un sacrifice obligatoire... C'est J-H Fabre (1823-1915) qui décrit, suite à ses observations en captivité, comme obligatoire, le sacrifice du mâle. Ceci s'expliquant par une perte d'inhibition sexuelle provoquée par la décapitation permettant la fécondation de la femelle. Les observations dans la nature et en captivité ont révélé que cette affirmation était fausse. Dans leur milieu naturel, il arrive souvent que le couple se sépare sans que le repas final ait lieu ce qui n’empêche nullement la fécondation. |
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Auteur : François de Beaulieu, « Les Bretons et leurs landes », 24/04/2017. |
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La longue histoire des landes
"[...] Il y a 10 000 ans, il n’y avait pas une grande forêt primitive couvrant toute la Bretagne mais une mosaïque de milieux où les incendies et les grands herbivores jouaient un rôle important. Sur les pentes et les sols les plus pauvres, s’installaient des lambeaux de landes. En défrichant des espaces forestiers, les premiers agriculteurs bénéficiaient pendant quelques années d’un humus très favorable. Les terrains appauvris qu’ils abandonnaient ensuite au pâturage étaient favorables à l’implantation des landes. C’est au Moyen Âge que les défrichages systématiques ont construit progressivement le paysage qui marque encore une grande partie de la Bretagne : des landes exploitées en commun sur les terres les plus pauvres et du bocage sur les meilleures terres autour des villages ou des fermes isolées. [...]" |
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| Outils pour piler l’ajonc. Musée d’histoire de Saint-Brieuc, photo F. de Beaulieu - Le musée d’histoire de Saint-Brieuc présente plusieurs outils associés au travail de la lande dont ces « pile-ajonc » ferrés qui permettaient de préparer l’aliment pour les chevaux dans une auge.
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| La lande était une richesse "[...] À leur apogée, à la fin du XVIIIe siècle, les landes couvraient un million d’hectares et jouaient un rôle capital dans le fonctionnement des fermes. Le grand géographe Camille Vallaux (1870-1945) affirme en 1907 que « les landes ne sont pas hors de l’exploitation du sol, telle que le Bas-Breton la comprend, elles sont plutôt à la base même de cette exploitation ». Jusqu’à la dernière guerre en fait, on a considéré en Basse-Bretagne qu’une « bonne ferme devait disposer de landes ».
Fauchées (à la faucille ou avec une « étrèpe »), elles constituaient la base de la litière dans les étables et donc des fumiers utilisés sur les terres labourables. On mettait aussi cette litière dans les cours de fermes et les chemins creux où elle se mélangeait à la boue pendant l’hiver et pouvait être récupérée au printemps pour fertiliser les champs. La plante reine des landes était l’ajonc. Les pousses tendres étaient coupées pour être pilées et données à manger aux chevaux. À raison de 30 kg par jour, c’était un apport essentiel expliquant pour une bonne part la réputation des chevaux bretons. [...]"
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François de Beaulieu est écrivain, ethnologue et naturaliste. Il a été secrétaire général de Bretagne Vivante de 1998 à 2002. Depuis 1967 il a publié une soixantaine de livres et plusieurs centaines d’articles sur le patrimoine naturel et culturel de la Bretagne. |
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Les Grandes Landes de Trébédan sont une réserve biologique associative gérée depuis 1999 par Bretagne Vivante. Pour nous suivre ou nous contacter... |
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