Les Grandes Landes de Trébédan
Infolettre n°5 - Mai 2025
Le soleil et la chaleur sont là depuis quelques semaines déjà et les Grandes Landes qui se sont bien asséchées ont malgré tout cet air un peu "triste" qui va disparaître dès que la molinie aura retrouvé ses feuilles et que les fleurs de bruyères et d'ajoncs éclateront. En attendant, les travaux d'entretien et d'aménagement s'enchaînent : une nouvelle clôture d'enceinte va remplacer l'ancienne et des animaux vont bientôt investir la lande pour toute la saison estivale.
A la une...
Un nouvelle clôture pour les Grandes Landes
Depuis la mi-avril l'entreprise Nature et Paysage de Bédée (35) a entrepris le remplacement de la "vieille" clôture dont les travaux d'entretien étaient de plus en plus coûteux en temps pour un résultat de plus en pus insatisfaisant.
L'enceinte en bois (...de châtaignier) sera doublée d'une clôture électrique qui permettra de contenir les animaux qui occuperont les Grandes Landes toute la saison estivale.
Quelques images du chantier © Y. Meneux
De nouveaux pensionnaires pour les Grandes Landes
Six ânes appartenant à Martine Guery et André Maillard de Brusvily, arriveront dans les Grandes Landes vers la mi-juin.
Les ânes qui occuperont les landes cet été sont pour 5 d'entre eux de race croisée Cotentin x Provence, un des animaux est de race Cotentine pure.
Les ânes sont souvent sous-estimés, mais ils sont des partenaires précieux dans l'éco-pâturage. Leur tempérament calme et leur capacité à s'adapter à différents terrains les rendent idéaux pour le débroussaillage et l'entretien des espaces naturels. 
Quelques ânes que l'on pourra voir cet été dans les Grandes Landes © A. Maillard
Gros plan sur...
Têtu, idiot, ignare, lent, méchant... On s'est moqué de ses grandes oreilles et de sa prétendue stupidité, de son entêtement et de son sale caractère. Que d'âneries racontées sur son compte ! Résultat ? La rumeur est là. Une rumeur tenace où les préjugés dépassent la valeur d'un dur labeur qui, depuis des siècles, nous a pourtant laissé son héritage.
L'âne victime de mauvais proverbes
Comme l'âne, le chameau est un animal sobre et rustique, "à tout faire", surtout les tâches les plus ingrates. Il n'est pas vraiment curieux que notre langage bafoue cet animal qui nous a toujours rendu d'énormes services car, animal omniprésent au quotidien et compagnon de misère, il a été assimilé à cette misère et le langage l'a affublé de tous les défauts. 
La réalité est heureusement bien différente des proverbes. Par exemple, si l'âne fait le "gracieux (pour avoir du son)" c'est qu'il est affectueux et demande de la tendresse ; on remarque au passage que l'âne avait droit à du son plutôt que du grain, c'est moins cher et l'âne peut bien s'en contenter !
L'âne et Jean de La Fontaine
[...] L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance 
Qu'en un pré de Moines passant, 
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense 
Quelque diable aussi me poussant, 
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. 
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. 
A ces mots on cria haro sur le baudet. 
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue 
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal...
Extrait de la fable "Les animaux malades de la peste"
L'âne du Cotentin dit le "Quéton gris" de la Manche
L’âne du Cotentin est une race d’âne originaire de l’ouest de la France et plus précisément du département de la Manche. © Théo Capelle
Une origine ancienne
Ses origines remontent au Moyen Âge mais sa présence n'est réellement certaine qu'à partir du XVIe siècle. L'âne du Cotentin est essentiellement présent, comme son nom l'indique, dans le nord-Cotentin, mais a été bien exporté depuis les foires de Lessay et Gavray, dans les provinces françaises et à l'étranger. 
Dans la Manche, il était utilisé pour aider au moulin et pour tirer les attelages, notamment ceux des maraîchers. La race croît également de façon exponentielle avec le développement de l'élevage laitier. Avec l'arrivée de la motorisation, l'effectif d'ânes du Cotentin se voit diminuer, mais de façon moins rapide que pour les autres races asines. Ainsi en 1960, 7 000 individus sont encore recensés dans la Manche. Le seuil de représentants de la race devient cependant alarmant dans les années 1980 et 1990, ce qui amène la création d'une association de race en 1995.
La race est reconnue par les Haras nationaux depuis 1997. La race comptait, en 2017, près de 1 550 sujets.
Photo de gauche: le départ pour la traite à Saint-Vaast-la-Hougue © inc.
Photo de droite : Fête parade à Vauville vers 1938   © inc.
L'âne intelligent
Doux et tendre, serein et courtois, organisé et montrant avec ses congénères un sens certain de la convivialité, l'âne est aussi intelligent. L'histoire du bonnet d'âne a toujours été prise à l'envers. En réalité, le bonnet d'âne était mis sur la tête des cancres pour leur faire passer l'intelligence de l'âne !
D'un élevage de pauvreté à la reconnaissance patrimoniale
L'âne fut décrit par nombre d’auteurs comme un réactif à la pauvreté, largement associé à une modeste agriculture de subsistance (petits paysans, journaliers, métayers), reflétant une vie paysanne difficile.
Aujourd'hui, la présence discrète de l’âne dans de nombreuses campagnes et son emploi à des fins très diverses augmente sa valorisation, sociale. Il évolue désormais dans des sphères éloignées de son travail ingrat de jadis, dans le tourisme vert ou la compagnie, et peut être utilisé dans des structures d’accueil récréatives ou pour favoriser le lien social.

Les événements...
18 mai - Des botanistes en balade...
Dimanche 18 mai, sous la houlette de Bernard Clément et Domique Degroote, une vingtaine de botanistes nantais (plus précisément membres de l'association Botanica Nantes) ont parcouru la lande et profité de la richesse floristisque du lieu.
Drosera intermédiaire (Drosera intermedia) et Grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica) ont encore étonné ces botanistes poutant chevronnés.

De gauche à droite : Drosera intermédiaire et mouron délicat, Grassette du Portuagl (© C. Demay), Littorelle à une fleur (© G. Beaumont)
A venir... Dimanche 21 septembre
A l'occasion des Journées du Patrimoine, les Grandes Landes offriront un terrain de jeux et d'énigmes aux enfants de 7 à 14 ans.
"Le soufle des Grandes Landes"
Contexte :
Les joueurs et joueuses incarnent des apprentis naturalistes en mission dans des landes humides. Un "vieux" grimoire  raconte qu'un druide, gardien des landes, protège un secret ancestral permettant de maintenir la biodiversité locale. Mais ce savoir est menacé par l'oubli ! 
Mission : 
Résoudre les énigmes laissées par la nature elle-même pour retrouver une formule magique censée protéger la biodiversité des landes humides. 
Public : 
- Enfants de 7 à 14 ans accompagnés obligatoirement par un adulte. 
Durée du jeu : 
- 45 minutes environ. 
Longueur du parcours : 
- 1,5 km environ. 
Joueurs : 
- En solo ou en équipe (2 à 5 enfants). 
Matériel fourni : 
- Carnet de terrain, crayons, fiches énigmes plastifiées, éléments naturels, loupes. 
Equipement à prévoir par les joueurs et joueuses : 
- Bottes (obligatoires) et vêtements de pluie si nécessaire. - Appareil photo conseillé.
Nombre de places limité :
- Un départ d'équipe se fera toutes les demi-heures (12:30, 13:00, 13h30... jusqu'à 17:00).

Inscription obligatoire à l'adresse suivante :
trebedan.rance-emeraude@bretagne-vivante.org
Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique de 25 ha appartenant à la commune de Trébédan, cette réserve de nature est d'une richesse écologique remarquable. Elle est gérée par les bénévoles de Bretagne Vivante (Antenne Rance-Emeraude).
En savoir plus sur les Grandes Landes de Trébédan
Les Grandes Landes de Trébédan sont une réserve biologique associative gérée depuis 1999 par Bretagne Vivante. Pour nous suivre ou nous contacter...
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